Crédit photos XR Animal
Lors de la marche « Back to the climate », XR Animal a réalisé une performance d’Artivisme pour dénoncer le lien entre l’élevage, l’écocide et les systèmes oppressifs.
Voici un retour en images ainsi que le message délivré aux autres manifestant.e.s.
l’élevage, c’est (1) :
- l’exploitation et la mise à mort de plus de 67 milliards d’animaux par an
- 67% de la déforestation de l’Amazonie et de la destruction des habitats naturels
- 15 à 21% des émissions de gaz à effet de serre (GES)
- 25% de l’acidification des sols
- 74% de la dégradation ET de l’APPAUVRISSEMENT des espaces aquatiques
- 70% des terres agricoles accaparées
- 80% des Émissions d’ammoniac (pluies acides)
- un rôle majeur dans le réchauffement climatique
- un incubateur d’agents pathogènes et déclencheur d’épizooties et de zoonoses (grippe aviaire, maladie de la vache folle, virus H1N1 – grippe porcine…)
L’élevage est un des principaux acteurs de l’écocide* en cours
*destruction des écosystèmes et dommages à la nature massifs, étendus, graves, systémiques.
Une étude de l’UCL, commanditée par Greenpeace (2), propose pour la Belgique des scénarios de transition vers une alimentation pauvre en viande permettant (au mieux) la diminution de 58 % des GES du secteur, de 50% de l’azote et de 78% de pression sur la biodiversité. Dans ce scénario :
- la production de viande en Belgique diminue de 83%.
- le pays est en autosuffisance céréalière pour l’alimentation animale.
- il n’y a plus d’utilisation de produits phytopharmaceutiques dans les élevages.
- 341.638 hectares de terres sont libérés pour produire des protéines végétales.
XR Animal regrette que Greenpeace n’ait pas demandé la projection d’un scénario présentant une alimentation 100 % végétale.
Les plans stratégiques 2020-2030 des filières « viande » vont dans le sens opposé.
Quelques exemples parmi les plans d’actions des différentes filières (3) :
- maintien de l’exportation porcine, alors que c’est une des 3 filières les plus polluantes et que le taux d’autoapprovisionnement est déjà de 261%
- ralentissement de 50% de la diminution du cheptel bovin en cours
- passer de 25 tonnes de production de foie gras par an à 1250 TONNES !!!!! Soit 400 000 canards
- projet de 30 nouveaux élevages d’ovins par an en Wallonie
- une trentaine de projets de fermes-usines en Flandre et Wallonie
- brainwashing pour créer une perception positive de la viande et de l’élevage
- green welfare washing en mettant en avant le boeuf bio local**
- lobbying pour influencer le cadre législatif en faveur du développement de l’élevage
Une leçon importante qu’il convient de retenir est que le secteur de l’élevage a des impacts environnementaux si profonds et d’une telle ampleur qu’il devrait être considéré comme l’un des principaux centres de préoccupation des politiques environnementales.
Dès lors, comment expliquer que les gouvernements et les mouvements citoyens ne se saisissent pas de cette question et ne mesurent pas la nécessité d’agir à ce sujet maintenant, de manière radicale ?
Et si la réponse se cachait au coeur d’une idéologie sociétale dominante :
LE SPÉCISME
discrimination sur base du critère d’espèce guidant le rapport de l’homme à l’animal (et à lui-même).
- discrimination entre les espèces animales non humaines et l’espèce humaine ; celle-ci étant établie comme supérieure à toutes les autres et bénéficiant donc de tous les droits.
- hiérarchisation dans les espèces (animaux « sauvages », « liminaires », »de rente », « nuisibles », « domestiques »…)
La perversité de cette idéologie est d’établir le présupposé que gravir l’échelle de l’humanisme doit se faire en s’appuyant obligatoirement sur la discrimination avec les autres espèces.
L’idéologie sous-jacente est « nous ne sommes pas de même nature… donc, je peux t’exploiter. » Le spécisme a la même racine idéologique que le racisme, le sexisme, le validisme… Il est à l’origine de toutes les formes d’exploitation des êtres non humains et est le terrain d’entraînement pour l’exploitation des êtres humains.
Il donne naissance au carnisme, idéologie et système oppressifs qui modifie la façon dont les gens perçoivent la nourriture et les animaux : certains seraient nés pour nourrir l’homme. Le spécisme constitue une des barrières idéologiques MAJEURES à abolir afin de concevoir un réel changement de système global.
Comment s’en sortir ?
En Dévoilant, remettant en cause et démantelant les idéologies violentes à la racine du système d’oppression généralisé provoquant la 1ère extermination des espèces.
En participant activement à l’enrayement de ce système par l’action directe de désobéissance civile non violente.
Crédit photos XR Animal
Sources
(1)
IPCC, 2019: Summary for Policymakers. In: Climate Change and Land: an IPCC special report on climate change, desertification, land degradation, sustainable land management, food security, and greenhouse gas fluxes in terrestrial ecosystems [P.R. Shukla, J. Skea, E. Calvo Buendia, V. Masson-Delmotte, H.- O. Pörtner, D. C. Roberts, P. Zhai, R. Slade, S. Connors, R. van Diemen, M. Ferrat, E. Haughey, S. Luz, S. Neogi, M. Pathak, J. Petzold, J. Portugal Pereira, P. Vyas, E. Huntley, K. Kissick, M. Belkacemi, J. Malley, (eds.)]. In press
– Poore & Nemecek, 2018. « Reducing food’s environmental impacts through producers and consumers », Science.
– GRAIN, 2018. Emissions Impossible : How big meat and dairy are heating up the planet
– FAO, 2015. Towards a water and food secure future.
– FAO, 2011. World Livestock 2011: Livestock in Food Security. Édité par A. McLeod. Rome: Food and Agriculture Organization of the United Nations.
– FAO, 2005. « Pollution from industrialized livestock production », FAO Livestock Policy Briefs n°2, Rome.
– Margulis, Sérgio, 2004. Causes of Deforestation of the Brazilian Amazon. World Bank working paper no. 22. Washington, D.C : World Bank.
(2) Etude de l’UCL commanditée par Greenpeace : L’avenir de l’élevage en Belgique
(3) Plans stratégiques des filières « viandes » wallonnes :