BOYCOTT ZOO

ACTION BOYCOTT ZOO à PAIRI DAIZA – 17 SEPTEMBRE 2023

CAMPAGNE FREEDOM FOR ALL

LE KIT D’ACTION

Comment réaliser l’action XR Animal Boycott zoo, quelles en sont les étapes clés, évaluation des risques, designs d’affiches etc

Transcription de la vidéo d'action

Vous êtes en direct avec XR Animal. En ce moment même, des rebelles sont devant l’entrée du zoo Pairi Daiza à la fois pour dire la vérité aux visiteurs et pour faire entendre nos 4 demandes concernant l’industrie du divertissement animalier, et plus spécifiquement ici, les zoos.

Nous expliquerons tout à l’heure pourquoi Pairi Daiza, et non un des zoos belges reconnus pour les pires pratiques concernant le bien-être animal.

L’animal est un être sensible qui possède des besoins qui lui sont spécifiques  (article 1er de Code wallon du Bien-être animal). 

D’un côté, la Région wallonne déclare mener une politique visant à assurer la protection et le bien-être des animaux, en tenant compte notamment de leurs besoins physiologiques et éthologiques, ainsi que de leurs rôles au sein de la société et de l’environnement (article 2 dudit Code).

D’un autre, selon un sondage de Test-achats, les Belges aiment les animaux.

Mais si cette politique et cet amour passent par l’emprisonnement à vie d’êtres sensibles et leur soumission à un stress constant (bruit, proximité, espace de vie réduit…), notre société fait face à de graves problèmes d’ordres éthique, démocratique, environnemental, culturel et juridique.

Notre relation aux animaux et à la planète est brisée. Nous en payons le prix aux niveaux moral, économique, démocratique, sanitaire et spirituel. Nous nous devons de réparer cette relation et d’accorder aux animaux les droits inhérents qu’implique de facto leur nouveau statut juridique d’êtres sensibles. 
Les zoos sont des industries d’une époque révolue : celle du colonialisme, du tout à la croissance et de l’exploitation sans vergogne des biotopes naturels. Ils symbolisent la domination de l’homme sur l’animal et sur la nature. N’oublions pas que les zoos ont participé au massacre de nombreuses populations animales et qu’il y a 80 ans encore, ils présentaient des peuples dits « primitifs ». On les appelait les « zoos humains ». Aujourd’hui, les zoos surfent sur le changement climatique et la 6ème extinction des espèces pour continuer de justifier leur existence. 
C’est pourquoi nous demandons :

1.une information concrète, précise et transparente tant pour le consommateur-visiteur que pour les pouvoirs publics et notamment :

Au niveau des animaux :

– Le pourcentage des animaux détenus dans le zoo qui sont inscrits sur des listes d’animaux en voie de disparition, d’extinction ou sur lesquels pèsent des menaces concrètes quant à leur santé, leur environnement et leur vie ;

=> Selon le site Internet de la Liste Rouge de l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature), une espèce menacée est une espèce classée dans les catégories Vulnérable, En danger d’extinction ou En danger critique d’extinction.
Sur les 230 espèces répertoriées sur le site de Pairi Daiza au moment où nous tournons cette vidéo, 59% ne sont pas menacées. Sur google, nous pouvons lire que l’entreprise affiche le chiffre de 700 espèces dans son enceinte. Quid donc de la catégorisation des 470 espèces non répertoriées sur son site web ?

– nous demandons aussi que soit divulgué le pourcentage des animaux détenus dans le zoo et bénéficiant concrètement d’un programme de soins et de réhabilitation en vue de leur retour dans leur milieu d’origine ;

– Le pourcentage des animaux détenus qui sont destinés à être remis dans leur milieu naturel à court ou à moyen terme ;

– Le pourcentage des animaux détenus qui sont nés en captivité ; 

– Le pourcentage des animaux détenus qui entretiennent un mode de vie et/ou des relations sociales et bénéficient d’un espace de vie en adéquation réelle avec leurs besoins naturels ;

Pour citer quelques exemples : dans la nature, le territoire d’un tigre mâle est de 60 à plus de 900 km2, la distance parcourue quotidiennement par un éléphant d’Asie est de 17 km, l’ours polaire vit dans son habitat naturel à une température moyenne n’excédant pas 0°C, et peut parcourir entre 14 et 18 kilomètres quotidiennement sur des aires pouvant s’étendre à 500 000 km2. Il est clair que les zoos, quel que soit leur « prestige », ne peuvent offrir à ces animaux captifs un espace à la mesure de leurs besoins.

Ces pourcentages sont importants car deux des principaux arguments que les zoos mettent en avant pour justifier leur existence sont la conservation des espèces et le bien-être animal. Or, sans avoir les chiffres réels, le citoyen est à la merci du récit de l’industrie des zoos.

Au niveau financier, les informations suivantes sont nécessaires :

– Les montants des subsides publics versés en faveur du zoo ;
Par exemple, selon les comptes annuels de Pairi Daiza disponibles en libre accès sur le web, la société aurait reçu 3.129.372 € de subventions sur l’exercice 2022 et  2.421.709 € sur l’exercice 2021.

– nous demandons aussi l’historique des montants des bénéfices nets réalisés annuellement par les zoos ;
Toujours selon les comptes annuels de Pairi Daiza disponibles en libre accès sur le web, la société aurait réalisé en 2022 un CA de 105.155.893 € et un bénéfice d’exploitation de 11.989.772 € .
On peut se demander avec un tel CA et de tels bénéfices pourquoi l’entreprise reçoit 3.129.372 € de subventions. Celles-ci ne seraient-elles pas plus utiles pour les refuges et associations de protection animale ?

– nous demandons à connaître la part de ce bénéfice net destiné au bien-être animal in situ et extra situ ;

C’est une donnée essentielle compte tenu du marketing des zoos. Pour continuer avec l’exemple de Pairi Daiza, selon les données disponibles sur sa fondation , en 2022, ce montant serait de 0,18% du chiffre d’affaires  (1,6 % du bénéfice).
Sachant que les bénéfices 2022 à distribuer s’élèvent à 5.783.940 €, nous pouvons vraiment nous poser la question du grand écart entre la communication du zoo et l’utilisation effective des bénéfices au rôle de préservation qu’il prétend mettre en avant.

A l’heure du réchauffement climatique, une dernière information que nous demandons à rendre publique est :

– L’historique de l’évolution totale de l’empreinte des gaz à effet de serre (CO2) de l’activité commerciale annuelle globale du zoo, en n’omettant pas de tenir compte de l’exploitation du milieu environnant, de la destruction des habitats naturels environnants, ainsi que de l’ensemble des activités accessoires telles que, par exemple, l’empreinte cumulée des déplacements motorisés des visiteurs annuels du zoo ;

 


La 2ème demande est l’arrêt immédiat de
:

  • tout projet d’extension, en ce y compris des annexes (parking, hôtels…) et des voies d’accès (comme la nouvelle route vers Pairi Daiza);

Selon le communiqué de presse de Pairi Daiza du 26 avril 2023,  » le véritable objectif de Pairi Daiza est de tenter, tous ensemble, d’avoir de l’impact pour augmenter les moyens que l’humanité peut consacrer à la protection de la biodiversité ».  Or, la nouvelle route d’accès, en détruisant une partie de la biodiversité locale, se ferait à l’encontre même de cet objectif.

Nous invitons tous les riverains à rejoindre le groupe « Non Aux Nouvelles Routes de Pairi Daiza » qui agit pour interdire cette route.

Nous demandons aussi l’arrêt immédiat de :

  • tout achat, vente, reproduction d’animaux ;
  • toute création (ou rachat) de zoos
  • toute forme de publicité et lobbying concernant les zoos.

Très concrètement, ce dernier point signifie que nous demandons :

  • aux bourgmestres de Belgique, à l’instar du bourgmestre d’Ixelles en 2020, de bannir les zoos de la liste des sorties prévues pour leurs écoles et de proposer des alternatives pédagogiques comme des visites dans des sanctuaires ou refuges, développant ainsi l’empathie des enfants, ou bien encore de promouvoir l’observation de la faune sauvage en pleine nature.
  • aux échevin·es du bien-être animal de ne plus faire la promotion d’un zoo dans leur « journée du bien-être animal ». 
  • une remise en question de la presse nationale concernant son support inconditionnel à certains acteurs de cette industrie.

Notre 3ème demande, à moyen terme, est de :

  • renvoyer les animaux sauvages qui le peuvent dans des centres de réhabilitation situés dans leur pays d’origine

En découle la 4ème demande : une réorientation du business plan de cette industrie vers une réelle sanctuarisation pour les animaux restants et les animaux indigènes.

Pour éviter toute récupération marketing de ce terme, voici quels sont les critères d’un sanctuaire : un sanctuaire

  • ne capture pas d’animaux dans la nature
  • ne fait pas d’élevage
  • ne fait pas de commerce (il n’achète pas et ne vend pas d’animaux)
  • n’utilise pas les animaux pour divertir le public
  • ne veut pas convaincre à tout prix que les animaux sont heureux et en bonne santé (marketing)
  • ne veut pas perdurer mais espère se retrouver vide parce qu’il n’y aurait pas d’animaux à sauver
  • est conçu pour rétablir la dignité et la conscience de soi de chaque résident.
  • focalise son attention et son argent sur le bien-être de l’animal plutôt que sur l’expérience vécue par le visiteur.

 

Ces 4 demandes peuvent se résumer en 3 actions politiques :

  • Dire la vérité sur les zoos
  • Stopper les financements et le développement de cette industrie
  • Réorienter l’industrie vers une réelle sanctuarisation

 

Le choix de Pairi Daiza pour cette action n’est pas anodin, c’est le zoo qui accueille le plus de visiteurs chaque année et est, de par son développement constant et sa communication, LE symbole du capitalisme vert surfant sur le changement climatique et la 6ème extinction des espèces. 

Dans le même temps, Pairi Daiza est le zoo belge qui a non seulement les moyens financiers, mais aussi les appuis politiques et médiatiques pour devenir l’acteur principal d’une transformation en profondeur de l’industrie du divertissement animalier et amener celle-ci à la sanctuarisation.

Mais, quand Antoine Lebrun, ex directeur de WWF et nouveau Directeur de la Pairi Daiza Foundation dit « que Pairi Daiza est un lieu où l’on peut faire naître et nourrir l’amour du vivant », nous sommes en droit de nous demander sur quelles bases scientifiques il se fonde pour affirmer cela.

Prenons pour exemple les nombreux restaurants de Pairi Daiza qui proposent essentiellement de la viande et du poisson à leurs clients, alors que l’on sait que l’élevage et la pêche sont les industries qui causent le plus de dégâts à la biodiversité.

Est-ce nourrir l’amour du vivant, est-ce protéger la biodiversité, que de continuer à garder des animaux en captivité (dont une grande proportion sont non menacés) et de proposer à leurs visiteurs d’en manger d’autres (détruisant au passage la biodiversité) ?

Tout visiteur de zoo devrait se poser la question avant d’enrichir financièrement ce système d’exploitation animale qu’est l’industrie du divertissement animalier car rien ne justifie l’enfermement à vie d’être sensibles innocents.

Pourtant, ce sont les justifications (les récits) des zoos qui permettent aux clients-visiteurs de fermer les yeux sur la réalité des zoos.

Connaissez-vous l’expérience d’Ellen Langer ?

En 1977, à l’université d’Harvard, Ellen Langer et son équipe travaillent sur la compréhension du comportement humain. Ils mènent une expérience au niveau de la photocopieuse de la bibliothèque du campus où des individus patientent pour l’utiliser. Des complices de l’expérience ont pour mission de demander aux étudiants de la file s’ils peuvent passer devant eux.

Trois scénarios sont mis en place :

  • Requête uniquement : les complices formulent la requête suivante : « Excusez-moi, j’ai 5 pages. Puis-je utiliser la photocopieuse, svp ? ». Dans ce cas, 60% des sujets acceptent de les laisser passer.
  • Requête avec une raison valable : les complices formulent la même requête accompagnée d’une raison : « Excusez-moi, j’ai 5 pages. Puis-je utiliser la photocopieuse car je suis pressé, svp ? ». Dans ce cas, 94% des sujets donnaient leur accord.
  • Requête avec une raison insensée : Les complices font la même requête en donnant la raison suivante  « Excusez-moi, j’ai 5 pages. Puis-je utiliser la photocopieuse car je dois faire des photocopies, svp ?» Dans ce cas, le taux d’acceptation reste à 93%. 

L’expérience démontre l’influence d’une justification sur nos comportements. On remarque qu’à partir du moment où les requêtes sont justifiées, le taux de réussite passe de 60% à plus de 90%.

Mais le plus intéressant est que le taux de succès reste le même, peu importe la justification. Dans le second scénario, le complice explique qu’il est pressé : sa requête a du sens. Par contre, dans le troisième cas, la raison évoquée n’apporte rien : le fait d’utiliser la photocopieuse pour faire des photocopies tombe sous le sens.

Le fait de se justifier (même en donnant une raison absurde) augmente les chances de succès. Bien sûr, la stratégie reste valable tant que la justification reste cohérente par rapport à la situation.

Comme l’explique Robert Cialdini dans son best-seller « Influence et Manipulation », les gens aiment avoir des raisons pour ce qu’ils font. C’est pourquoi il vaut mieux expliquer le pourquoi de ses requêtes.

Ellen Langer démontre que les justifications influencent nos comportements et que notre cerveau tend à se satisfaire de n’importe quelle raison (bonne ou mauvaise).

Et les zoos donnent à leur clients-visiteurs des raisons (leur récit-histoire à travers leur site, la presse…)  qui leur permettent de continuer à venir voir des animaux en captivité…

Nous demandons donc aux clients des zoos d’avoir le courage de questionner les justifications données par ces entreprises.  De sortir du système d’exploitation animale car une cage, même dorée, reste une cage.

 

 

Les 4 demandes d’XR Animal

1

 

Une information concrète, précise et transparente tant pour le consommateur-visiteur que pour les pouvoirs publics

Tout comme l’industrie de l’expérimentation animale, les chiffres exacts de l’impact des zoos sur les animaux et la nature sont difficilement accessibles. Nous demandons une transparence sur 10 points qui permettent de montrer la réalité de cette industrie : 

10 données clés à rendre publiques :

données 1 à 6, le pourcentage des animaux détenus dans le zoo qui :

  1. sont inscrits sur les listes d’animaux en voie de disparition, d’extinction ou sur lesquels pèsent des menaces concrètes quant à leur santé, leur environnement et leur vie ;
  2. bénéficient concrètement d’un programme de soin et de réhabilitation en vue de leur retour dans leur milieu d’origine ;
  3. sont destinés à être remis dans leur milieu naturel à court ou à moyen terme ;
  4. sont nés en captivité ;
  5. bénéficient d’un espace de vie en adéquation réelle avec leurs besoins naturels;
  6. entretiennent un mode de vie et/ou des relations sociales en adéquation réelle avec leurs besoins naturels;
  7. Les montants des subsides publics versés en faveur du zoo;
  8. L’historique des bénéfices nets qui sont réalisés annuellement par l’entreprise-zoo, des origines jusqu’à aujourd’hui;
  9. La part de ce bénéfice net destinée au bien-être animal in situ et extra situ;
  10. L’historique de l’évolution totale de l’empreinte des gaz à effet de serre (CO2) de l’activité commerciale annuelle globale du zoo en n’omettant pas de tenir compte de l’exploitation du milieu environnant, de la destruction des habitats naturels environnants, ainsi que de l’ensemble des activités accessoires telles que, par exemple, l’empreinte cumulée des déplacements motorisés des visiteurs annuels du zoo;

2

 

L'arrêt immédiat des investissements dans cette industrie

Nous demandons l’arrêt immédiat de :

  • tout projet d’extension, en ce y compris des annexes (parking, hôtels…) et des voies d’accès (comme la nouvelle route Pairi Daiza);
  • tout achat, vente, reproduction d’animaux par les zoos ;
  • tout rachat, création et/ou remise à neuf de zoos ;
  • toute forme de publicités concernant les zoos.

3

 

la réintroduction des animaux sauvages dans des centres de réhabilitation situés dans leur pays d'origine

4

 

une réorientation du business plan de cette industrie vers une réelle sanctuarisation pour les animaux restants et les animaux indigènes

Complément : Différences entre un zoo et un sanctuaire

Un sanctuaire :

  • ne capture pas d’animaux dans la nature
  • ne fait pas d’élevage
  • ne fait pas de commerce (il n’achète pas et ne vend pas d’animaux)
  • n’utilise pas les animaux pour divertir le public
  • ne veut pas convaincre à tout prix que les animaux sont heureux et en bonne santé (marketing)
  • ne veut pas perdurer mais espère se retrouver vide parce qu’il n’y aurait pas d’animaux à sauver
  • est conçu pour rétablir la dignité et la conscience de soi de chaque résident.
  • focalise son attention et son argent sur le bien-être de l’animal plutôt que sur l’expérience vécue par le visiteur.

Les mythes

1

 

la préservation d'espèces

Après avoir exterminé des populations d’animaux aux 19 et 20ème siècles pour construire leurs « collections de spécimens », les zoos réécrivent l’histoire en se faisant passer pour les sauveurs des espèces en voie de disparition. Un peu comme les chasseurs qui se déclarent les premiers écolos de France ;-).

Or, près de 85 % des espèces confinées à vie dans ces temples du commerce émotionnel ne sont pas menacées de disparition et quasi aucun animal n’est remis en liberté.

Toute politique de conservation devrait passer par la protection des habitats et la lutte contre le braconnage (deux causes majeures d’extinction des espèces). Les cas de réintroduction sont si rares et anecdotiques qu’on peut dire que la réintroduction est un leurre et un prétexte au maintien d’un système carcéral absurde.(1)

2

 

le rôle pédagogique auprès des enfants.

Quel est l’intérêt pédagogique de montrer des animaux confinés à vie dont les besoins éthologiques ont été annihilés par la captivité et qui montrent, à la place, des comportements de détresse et un stress intense (zoochose ou stéréotypie…) ?

Par l’exhibition d’animaux en cages (même dorées), les zoos propagent et renforcent l’idéologie de la suprématie de l’homme sur l’animal (voir chapitre « Apologie du spécisme »), idéologie à la racine de l’extermination massive des espèces en cours. Est-il moral et éthique de transmettre ce dogme aux enfants qui hériteront d’une planète dévastée par nos générations ?

3

 

Le bien-être animal

  • Cris de visiteurs intrusifs, vrombissement des machines, luminosité adaptée au confort visuel des visiteurs, photopériodicité artificielle
  • Odeurs perturbantes : celles des proies pour certains animaux, celles des prédateurs pour d’autres
  • Peu, voire pas de possibilité de s’isoler
  • Manque d’espace entraînant une diminution des déplacements
  • Impossibilité d’explorer et de chercher sa nourriture comme dans la nature…

Autant de sources de stress pour les animaux confinés à vie, vendus, achetés, échangés par les zoos, parcs animaliers ou delphinariums.

Quelle que soit l’étiquette qu’on leur donne et surtout quelle que soit la mise en scène destinée à flatter les yeux des humains, ce sont des lieux d’enfermement et de pouvoir, à vocation commerciale, vestiges de l’époque coloniale où ont été créés des zoos humains.

Conséquences : stéréotypie, agressivité, résignation, dépression, désordres alimentaires, animaux incapables de retourner à la vie sauvage à cause d’une absence de préparation à la survie dans la nature.

Dans un zoo, l’animal est transformé en produit de consommation, et ça pose un vrai problème éthique parce que veut-on voir : l’animal en tant qu’être sensible et respectable, ou veut-on le voir en tant que produit de consommation en mettant l’homme en haut de la pyramide ?

Franck Schrafstetter

Code animal.

L’industrie des delphinariums est un parfait exemple d’égoïsme institutionnalisé. Argent, argent, argent… Le reste n’est qu’une farce tragique. Les façades éducationnelles, ludiques et environnementales masquent l’asservissement sans merci d’espèces douées d’une rare intelligence et jouissant d’une vie sociale riche et complexe.

De la part des exploitants, ce n’est qu’hypocrisie, mercantilisme et désinformation. De la part du public, c’est un exemple, parmi d’autres, de dissonance cognitive : on aime ces cétacés si « mignons » — on leur consacre des documentaires émerveillés et on les représente dans des jouets en peluche et des porte-clés. Mais on fait aussi de leur vie une désespérante agonie.

Matthieu Ricard

La réalité

1

 

bétonisation & co

Bon nombre de zoos et delphinariums sont une catastrophe environnementale :

  • bétonisation à outrance provoquant la destruction des écosystèmes locaux
  • gouffre énergétique pour alimenter les différentes attractions dont sont victimes les animaux

Complément : L'exemple de Pairi Daiza

Pairi Daiza :

  • un parking géant de 12 500 places,
  • une serre tropicale,
  • une terre du froid de 7000 m² nécessitant de doubler la puissance de l’alimentation électrique de l’ensemble du parc,
  • des lodges de luxe avec vue sur les animaux, même la nuit,
  • un nouvel axe routier à travers champs (plus de 2o millions d’euros) au lieu d’un contournement pour tenter de préserver quelque peu la tranquillité des habitants du coin

 

Conséquences :

  • des arbres remarquables abattus,
  • une faune et une flore en danger,
  • des terres agricoles morcelées,
  • une aggravation des risques d’inondation,
  • sans parler du coût énergétique des infrastructures.

Quand le développement tentaculaire de Pairi Daiza s’arrêtera-t-il ? A l’heure où il faudrait plutôt penser enfin au réensauvagement des territoires, pour le bien commun, les arguments commerciaux, économiques, touristiques avancés par le parc animalier pèsent plus lourd que le bien commun et l’avenir des campagnes et de leurs habitants, humains et non-humains.(1)

Dans une course à l’audimat, rares sont les médias qui donnent la parole aux défenseurs de l’environnement. Ils préfèrent tirer bénéfice d’émissions mettant en valeur Pairi Daiza. C’est aussi le cas pour d’autres zoos en France, notamment (2)

 

2

 

Welfare & Greenwashing

Face aux critiques, les zoos tentent depuis longtemps de donner une image plus positive de leurs activités.
Leur welfare – greenwashing surfe sur différentes préoccupations actuelles :

  • l’extinction des espèces, avec une mise en avant :
    • d’une pseudo-conservation de la biodiversité(1)
    • d’un soi-disant rôle éducatif
    • de projets de réintroduction dans la nature
  • le réchauffement climatique, avec la mise en avant d’utilisation :
    • d’énergies renouvelables
    • de produits durables
  • le bien-être animal :
    • l’enrichissement artificiel des enclos

Cette poudre aux yeux permet de donner bonne conscience aux clients qui croient que ces lieux sont nécessaires.
L’objectif de ces entreprises reste le même : offrir du diversement et faire du profit sur le dos des animaux captifs.

Complément : L'exemple de Pairi Daiza (2)

  • Un carport de 62.750 panneaux photovoltaïques, sur une surface de 104.000 m2, avec une puissance de 20 MWc d’électricité par an, destinée à la consommation du parc,  des bornes de rechargement pour véhicules électriques ; selon le parc, le surplus sera réinjecté dans le réseau.(1)
  • Des structures portantes entièrement réalisées en bois local certifié PEFC

Un argumentaire « green-marketé » qui doit faire oublier toutes les retombées néfastes du projet (2)

En effet, cette logique de passer des énergies fossiles aux voitures électriques et aux énergies renouvelables  ne fait que déplacer le problème de pollution (remplacement des GES par l’extraction minière et la pollution des batteries usagées). Elle maintient le modèle du capitalisme néolibéral à l’heure où la décroissance devrait être la priorité.(2)

3

 

pas (ou très peu) de réintroduction d'espèces

Selon Benjamin Beck, ancien directeur associé des programmes biologiques au zoo national de Washington DC, via National Geographic :

 » Seuls 16 des 145 programmes de réintroduction dans le monde ont réellement rétabli des populations animales dans la nature. Parmi ceux-ci, la plupart ont été effectués par des agences gouvernementales, pas par des zoos. »(1)

« Compter sur les zoos pour préserver les espèces sert d’alibi aux états pour ne pas entreprendre une action mondiale concertée de protection totale des milieux naturels, seule capable d’assurer la préservation des espèces qui y vivent » Jean-Claude Nouet.(2)

 

Complément : conclusions du symposium de Wiesbaden

D’après le  symposium de Wiesbaden (1988) :

  1. Les espèces sauvages ne peuvent être préservées que dans leur milieu naturel.
  2. La captivité est à l’origine de profondes transformations génétiques et éthologiques.
  3. Les modifications génétiques peuvent survenir très rapidement, dès la deuxième ou la troisième génération.

4

 

Consanguinité et dérive génétique

Une espèce captive se détache génétiquement de l’espèce sauvage, ce qui rend le plus souvent la réintroduction impossible. Le but des reproductions ou inséminations artificielles au sein des effectifs réduits des zoos est de :

  • attirer émotionnellement le public (et surtout les enfants).
  • développer la collection et remplacer les animaux morts – voir « taux de décès »

Complément : Explication de la dérive génétique

 » Les animaux nés en captivité, nourris artificiellement, n’ayant à vaincre aucune difficulté, à affronter aucune compétition, n’ayant pas connu aux côtés des parents l’apprentissage indispensable à leur survie, ne sont pas conformes à l’espèce initiale : certains sont incapables de chasser et de tuer leur proie, d’autres d’identifier leur nourriture et d’éviter les prédateurs.

De plus, les caractères d’une espèce sont l’expression de son patrimoine génétique, constamment soumis à la pression du milieu dans lequel elle se développe : soustraire une espèce à son milieu, ou modifier celui-ci, c’est ouvrir la voie à des expressions génétiques nouvelles.

La génétique des populations vient ajouter ses effets. Dans une population de grand effectif, le patrimoine génétique subit à chaque génération un vaste brassage des gènes, ou panmixie, régi par le seul hasard : l’espèce conserve sa fixité.

Mais, dans une population à effectif réduit, le choix des partenaires est restreint, le facteur hasard tend vers zéro: le brassage des gènes se fait en circuit fermé, et porte le nom d’endomixie. L’endomixie rend le patrimoine génétique plus sensible à tout changement du milieu, et entraînera rapidement une «dérive génétique», en éliminant certains gènes au bénéfice de certains autres. Des modifications héréditaires apparaissent, pouvant aboutir à terme à définir une sous-espèce.

Dans les zoos, les accouplements se font au sein d’un effectif réduit, le plus souvent entre les mêmes géniteurs, parfois remplacés par des inséminations artificielles. Ce sont les conditions parfaites de l’endomixie et, donc, de l’apparition rapide de dérives génétiques.

L’exemple du cheval de Prjevalski a été démonstratif. A partir de 13 animaux capturés dans la nature au début du siècle, donc d’un effectif très réduit, porteur d’un patrimoine génétique peu diversifié, l’espèce a été élevée dans divers zoos.

Elle présente actuellement d’importantes altérations : mortalité infantile élevée, modification des couleurs caractéristiques du pelage et des crins, modification de la forme de la tête, diminution de la fécondité et anomalies congénitales diverses.  » J C Nouët (1)

 

5

 

le business animalier

Les zoos et delphinariums sont des entreprises commerciales qui exploitent l’animal sous différentes formes pour offrir à leur public une « expérience extraordinaire ».

  • Achat de dauphins lors du massacre de dauphins dans la baie de Taiji au Japon
  • Naissances de bébés ou acquisition de nouveaux spécimens provoquant un afflux de visiteurs
  • Location de logements de luxe devant lesquels l’animal est exhibé

Ils mettent en place des campagnes marketing et de lobbiyng auprès des écoles.

Complément : Différences entre un zoo et un sanctuaire

Un sanctuaire :

  • ne capture pas d’animaux dans la nature
  • ne fait pas d’élevage
  • ne fait pas de commerce (il n’achète pas et ne vend pas d’animaux)
  • n’utilise pas les animaux pour divertir le public
  • ne veut pas convaincre à tout prix que les animaux sont heureux et en bonne santé (marketing)
  • ne veut pas perdurer mais espère se retrouver vide parce qu’il n’y aurait pas d’animaux à sauver
  • est conçu pour rétablir la dignité et la conscience de soi de chaque résident.
  • focalise son attention et son argent sur le bien-être de l’animal plutôt que sur l’expérience vécue par le visiteur.

6

 

taux de décès

« En moyenne, la longévité des animaux n’a pas évolué au fil de l’évolution des zoos.
Nombre d’animaux meurent avant leur première année, car ils ne s’adaptent pas (enclos trop petits, stress, maladies, etc.). Selon l’International Zoo Yearbook, forum mondial d’informations sur le rôle des zoos, 17 % du stock total des animaux meurent chaque année dans les zoos. »(1)

La «reproduction» d’une espèce exige à la fois que la natalité l’emporte sur la mortalité et que les jeunes parviennent en nombre suffisant à l’âge de se reproduire eux-mêmes. C’est loin d’être le cas dans les zoos. Affirmer qu’on préserve une espèce en promotionnant la naissance d’un « spécimen  » est une campagne de marketing. (2)

7

 

apologie du spécisme

Cette discrimination basée sur l’espèce (où l’homme est l’espèce dominante) se nomme le spécisme et permet l’exploitation à outrance des animaux. Les zoos et delphinariums transmettent et renforcent cette idéologie, transformant l’animal en produit de consommation.

« L’existence même des zoos humains a été remise en cause au début du XXe siècle, non quant aux conditions d’hébergement des Inuits, des Cingalais ou des Malais, mais sur les bases d’une critique du bien-fondé d’une telle détention. Cette critique semble perdre de sa validité dès lors qu’elle s’applique à une autre espèce que la nôtre. »(2).

 

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